La TRT, pour thérapie de remplacement de la testostérone, gagne du terrain en Europe, après avoir explosé aux États-Unis. Si elle suscite autant d’intérêt, c’est parce qu’elle promet de contrer les effets du vieillissement masculin, souvent liés à un déficit hormonal, appelé hypogonadisme.
Mais en France, la TRT reste méconnue et souffre parfois d’une réputation injustement associée au dopage. Pourtant, il s’agit d’un traitement hormonal encadré médicalement, destiné aux hommes présentant un taux de testostérone anormalement bas, que ce soit avec l’âge, suite à une maladie ou à un déséquilibre endocrinien.
Alors, qu’est-ce que la TRT ? À qui s’adresse-t-elle ? Quels sont ses effets sur la santé, sa légalité, ses risques et bénéfices ? Et surtout, en quoi se différencie-t-elle d’une simple cure de testostérone ou d’un protocole de stéroïdes anabolisants ? C’est ce que je vous propose de découvrir dans ce guide complet.
La TRT, en bref :
- La TRT (Thérapie de Remplacement de la Testostérone) compense la baisse naturelle de testostérone liée à l’âge.
- Cette pratique est courante aux États-Unis mais reste peu connue en France.
- Plusieurs méthodes existent : gel, patch, injection ou comprimé, avec des avantages et inconvénients propres.
- Seul un médecin peut prescrire et encadrer un traitement TRT.
- La TRT aide à lutter contre la fatigue, la baisse de libido, la perte musculaire et d’autres symptômes.
- La TRT peut présenter des effets secondaires et doit être suivie médicalement.
Sommaire
Qu’est-ce que la TRT ?
TRT : définition
TRT signifie Testosterone Replacement Therapy en Anglais. En Français, vous entendrez parler de Thérapie de la Remplacement de la Testostérone ou de Thérapie de Remplacement des Androgènes.
Il s’agit d’un procédé médical permettant de faire face à un manque de testostérone dans le corps, dans la mesure où la production de cette hormone diminue avec l’âge ou en cas de maladie.
Par le biais d’un apport exogène (extérieur au corps), l’objectif de la TRT est donc de rétablir un taux de testostérone physiologiquement normal, sans dépasser les seuils définis par la médecine.
TRT en France vs aux États-Unis
🇺🇸 Aux États-Unis, la TRT est largement répandue, notamment dans les cliniques anti-âge, où l’approche de la santé est totalement différente de ce que nous connaissons en France. Selon la Revue Médicale Suisse, 3 % des hommes américains âgés de plus de 40 ans ont ainsi déjà suivi un protocole TRT pour leur testostérone.
🇫🇷 En France, elle reste marginale, peu proposée, et parfois mal perçue – en partie par confusion avec les pratiques dopantes.
Les différents traitements possibles
Comment faire une TRT ?
En réalité, il existe plusieurs moyens d’administrer de la testostérone à un patient :
- Par voie orale
- Par l’application d’un gel, sur la peau ou dans le nez
- Par la pose d’un patch (comme les patchs anti-tabac)
- Par injection sous la peau
Chaque méthode possède ses propres avantages et inconvénients.
Par exemple, l’absorption d’un complément de testostérone par voie orale peut causer des troubles au niveau du foie, tandis que les autres options contournent cette problématique.
De leur côté, les injections classiques provoquent des fluctuations importantes des taux, avec un pic au moment de l’injection de testostérone, puis une baisse rapide.
À l’inverse, le patch présente l’avantage de libérer progressivement l’hormone dans l’organisme. Il faut en revanche le changer régulièrement. Tout comme il est nécessaire d’appliquer du gel quotidiennement si ce mode d’application est retenu.
| Méthode d’administration | Avantages | Inconvénients |
|---|---|---|
| Par voie orale | Facile à administrer | Peut causer des troubles au niveau du foie |
| Par gel (peau ou nez) | Application simple | Nécessité d’application quotidienne |
| Par patch | Libération progressive de la testostérone | Doit être changé régulièrement |
| Par injection | Effets prolongés | Fluctuations et pics de taux de testostérone |
Il revient au médecin, en accord avec son patient, de peser le pour et le contre pour déterminer la meilleure option selon son profil.
Qui peut prescrire une thérapie de remplacement de la testostérone ?
Vous l’avez compris, la TRT relève de la médecine. En effet, ce traitement de la testostérone pour homme implique des dosages précis, ainsi qu’un suivi minutieux.
Pour se faire prescrire une TRT, il convient donc de se tourner vers un professionnel de santé expérimenté, que ce soit votre médecin traitant ou, plus généralement, un endocrinologue, spécialisé dans l’étude des hormones.
TRT vs dopage : une confusion fréquente
La TRT n’est pas une cure de stéroïdes.
Et contrairement à une cure de testostérone à visée dopante, la TRT vise à restaurer un niveau normal, et non supra-physiologique, de testostérone. Son objectif est médical, pas esthétique ou compétitif.
Bien que la TRT favorise la masse musculaire (en rétablissant un équilibre hormonal sain), elle ne transforme pas un patient en bodybuilder. Ce n’est pas un produit miracle, mais une thérapie encadrée.
À ce titre, la TRT en France est autorisée uniquement sous prescription médicale. En revanche, le recours à la testostérone sans suivi médical est considéré comme dopage illégal, notamment dans le sport.
Pourquoi faire une cure de TRT ?
Passons maintenant aux bienfaits de la TRT.
Ce traitement est un excellent moyen de booster votre testostérone, dont la production diminue dans le temps, de l’ordre de 1 à 2 % par an à partir de 30 ans. Ce phénomène porte le nom d’andropause.
L’obésité, le manque de sommeil ou le stress chronique sont d’autres facteurs aggravants. Voici d’ailleurs 12 mauvaises habitudes qui contribuent à faire chuter votre taux de testostérone.
En plus de cela, certains hommes sont atteints d’hypogonadisme, un trouble dans lequel les testicules ne produisent pas assez de testostérone.
Les signes d’un manque de testostérone sont nombreux et ont de véritable conséquences sur la qualité de vie :
- Baisse de la libido
- Prise de masse graisseuse
- Perte de masse musculaire
- Sensations de fatigue générale
- Troubles du sommeil
- Diminution de la solidité osseuse
- État dépressif
Le but d’un traitement de testostérone est donc de retrouver un taux normal pour contrer ces symptômes et améliorer le bien-être physique et mental. Les premiers effets sont d’ailleurs visibles après 4 semaines de cure seulement.
Le protocole TRT s’adresse donc principalement aux hommes de plus de 35 ans ayant un taux de testostérone bas, du moins inférieur à la moyenne des personnes de leur âge. Il est largement déconseillé aux hommes ayant déjà un taux normal ou élevé.
Comment connaître son taux de testostérone ?
Vous vous reconnaissez dans les symptômes d’un taux de testostérone bas évoqués précédemment ? Mais alors, comment savoir si on a un bon taux de testostérone ?
Les recommandations de l’Association Française d’Urologie – mises à jour en novembre 2024 – précisent que le diagnostic de déficit doit reposer à la fois sur des symptômes évocateurs et une testostéronémie matinale confirmée.
Les premiers signes évocateurs
Comme nous l’avons vu précédemment, les symptômes pouvant alerter sont :
- Fatigue chronique
- Baisse de libido
- Dysfonction érectile
- Perte de masse musculaire
- Humeur dépressive ou irritabilité
- Troubles du sommeil
Ces signes doivent amener à consulter un professionnel de santé, notamment un endocrinologue.
Les tests à effectuer
Si des symptômes apparaissent et sont confirmés par un professionnel de santé, ce dernier vous recommandera de faire une prise de sang. Le médecin prescrit un bilan hormonal basé sur un dosage de la testostérone totale.
Ce test doit être effectué le matin, entre 7h et 10h, moment où le taux est à son pic. En effet, la testostérone suit un rythme circadien.
Une fois obtenu, ce bilan sanguin vous donnera une parfaite photographie de la situation. Vous saurez ainsi si vous avez un taux de testostérone bas ou non.
Quel est le seuil d’alerte ?
La testostérone circulante dans le sang se présente sous trois formes principales :
- La testostérone totale : elle comprend l’ensemble des formes liées et libres.
- La testostérone libre : forme non liée à des protéines, biologiquement active.
- La testostérone biodisponible : qui regroupe la TL et la testostérone faiblement liée à l’albumine.
Lors des analyses, le dosage de la testostérone totale est le plus couramment utilisé, car il est simple à réaliser et largement disponible en laboratoire.
Les valeurs permettant d’identifier un déficit en testostérone varient selon les études. Voici un tableau résumant certaines des recommandations les plus récentes, basées sur une revue systémique menée par la Société francophone de médecine sexuelle (SFMS) et l’Association française d’urologie (AFU).
| Société ou groupe d’experts | Seuil de T totale justifiant un traitement |
|---|---|
| International Society for Sexual Medicine (ISSM) | Testostérone totale < 2,3 ng/mL (8 nmol/L) |
| International Society for the Study of the Aging Male (ISSAM) | Testostérone totale < 3,5 ng/mL (12 nmol/L) |
| European Association of Urology (EAU) | Testostérone totale < 2,3 ng/mL (8 nmol/L) |
| British Society for Sexual Medicine (BSSM) | Testostérone totale < 2,3 ng/mL (8 nmol/L) |
| American Urological Association | Testostérone totale < 3 ng/mL (10,4 nmol/L) |
Malgré ces variations entre les sources, il existe tout de même un consensus concernant les valeurs de référence pour la testostérone totale :
- Taux de testostérone totale supérieur à 3,5 ng/mL (12 nmol/L) : taux généralement normal ne nécessitant pas de TRT
- Taux de testostérone totale inférieur à 2,3 ng/mL (8 nmol/L) : déficit probable pouvant nécessiter une TRT
- Taux de testostérone totale situé entre 2,3 et 3.5 ng/mL (8 et 12 nmol/L) : zone grise à interpréter avec un professionnel
Bien sûr, il convient de rendre ces valeurs de référence avec une grande prudence, car chaque cas est spécifique.
Il faut également noter que la plupart des recommandations internationales insistent sur les limites du dosage de la testostérone totale, notamment dans les cas de résultats situés en zone intermédiaire. Dans ces situations, il est généralement préférable de s’orienter vers une mesure de la testostérone libre ou biodisponible, plus représentative de l’activité hormonale réelle.
Que faire en cas de manque de testostérone ?
Si vous présentez des symptômes d’un manque de testostérone, et que ce constat est confirmé par l’analyse, un professionnel de santé pourra vous orienter vers les bonnes solutions.
Dans certains cas, sachez que vous pouvez tout à fait augmenter votre testostérone naturellement en adoptant une meilleure hygiène de vie (activité physique, alimentation, sommeil, etc.).
Dans d’autres, une thérapie de remplacement avec des doses adaptées pourra relancer les effets de la testostérone.
La TRT est-elle sans danger ?
Suivre une cure de testostérone peut, selon la méthode d’administration choisie, présenter certains effets secondaires tels que l’acné ou l’apnée du sommeil.
De même, la TRT est déconseillée aux personnes touchées par une insuffisance cardiaque.
Plus largement, des études scientifiques continuent à s’intéresser aux effets de la TRT sur le long terme, notamment en matière de risques de cancers de la prostate, de thromboses ou de maladies cardiovasculaires, avec des conclusions parfois opposées. Pour l’heure, aucun lien direct avec ces troubles n’a pu être démontré.
Par exemple, une étude de 2014 publiée par des chercheurs de l’Université du Texas affirme que la TRT n’accroît pas le risque d’accident cardiaque. Une absence d’augmentation des risques cardiovasculaires confirmée par cette méta-analyse parue en 2024 dans la Revue asiatique d’andrologie.
Plus récemment, une méta-analyse menée par des chercheurs du département d’Urologie de l’Université de Tianjin (Chine) en 2024 a conclu que la thérapie de remplacement de la testostérone améliorait la situation des hommes hypogonadiques, sans incidence sur la prostate.
Enfin, une autre étude américaine de 2024 affirme que la TRT n’augmente pas le risque cardiovasculaire chez les personnes atteintes de l’hypogonadisme, tout en indiquant que d’autres recherches sur le long terme devaient être menées.
Vous l’avez compris, un tel traitement ne doit pas être pris à la légère. Il doit être mis en oeuvre dans un cadre médical professionnel, et implique un suivi précis et rigoureux de plusieurs indicateurs (tension, globules rouges, etc.).
Moi-même en TRT depuis plusieurs années, j’ai filmé la thérapie dans la clinique anti-âge Rewind Anti-Aging qui me suit à Miami, et même interviewé les médecins qui m’accompagnent. Je vous y livre les clés pour bénéficier d’un tel traitement et vous explique tous les détails.
Conclusion
La thérapie de remplacement de la testostérone (TRT) n’est pas un effet de mode ni un raccourci vers la performance physique. C’est une réponse médicale à un déficit réel, souvent négligé, qui impacte fortement la santé des hommes après 35-40 ans.
Elle peut transformer le quotidien : regain d’énergie, meilleure humeur, sommeil de qualité, corps plus tonique. Mais elle nécessite un diagnostic rigoureux, un suivi sérieux, et une approche individualisée.
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FAQ
La TRT (Thérapie de Remplacement de la Testostérone) est un traitement médical visant à compenser une baisse du taux de testostérone chez l’homme, souvent liée à l’âge ou à un hypogonadisme.
La TRT est recommandée aux hommes souffrant d’hypogonadisme confirmé, c’est-à-dire une production insuffisante de testostérone. Un diagnostic médical incluant une prise de sang est indispensable avant toute cure.
Oui, la TRT est autorisée en France. Elle est encadrée médicalement et ne peut être prescrite que par un professionnel de santé après confirmation d’un déficit en testostérone.
Non, la TRT n’est pas du dopage lorsqu’elle est prescrite à des fins thérapeutiques. Cependant, son usage non médical, notamment dans un cadre sportif, est considéré comme dopant et interdit par les instances sportives.
La TRT peut être administrée par injection, gel, patch ou comprimé. Chaque méthode a ses avantages et inconvénients. Le choix dépend du profil du patient et des recommandations médicales.
Sous suivi médical, elle est généralement bien tolérée, mais peut entraîner des effets secondaires comme de l’acné, une augmentation du taux d’hématocrite, une rétention d’eau ou une aggravation d’apnée du sommeil.
Une prise de sang permet de mesurer le taux de testostérone et de confirmer un éventuel déficit.
Les premiers effets apparaissent généralement après 4 semaines de traitement.
